Au 12, rue Ferdinand Lassalle, à Toulouse, 60 artistes travaillent ainsi qu’une dizaine d’Associations, pour proposer au public toulousain une offre culturelle et artistique plurielle, citoyenne et démocratique. Réunissant plasticiens, musiciens, acteurs du spectacle vivant, porteurs de projets interdisciplinaires, ce lieu abrite une activité intense, positive et contribue de manière essentielle à la diversité des moyens d’expression, à leur encouragement autant qu’à leur diffusion. C’est une pépinière d’artistes, un lieu de grande liberté où s’élaborent des possibles. Il est d’intérêt public de sanctuariser les lieux où s’inventent, jour après jour, les formes de demain. Mix’Art Myrys [+], c’est 180 projets qui viennent irriguer l’imaginaire de la Ville, enrichir son histoire à venir. Quelle société peut sérieusement prétendre pouvoir se passer de la créativité humaine, alors qu’il s’agit là d’un facteur clef pour la civilisation présente, celle qui s’invente et se cherche, celle qui lutte contre les intolérances et les haines, celle qui résiste au découragement, à l’ignorance, à l’abrutissement, celle qui transmet, éclaire ?
Les artistes souffrent particulièrement de la situation sanitaire, parce qu’ils n’ont pas de statut, pas de protection. Les aides accordées par l’Etat n’ont bénéficié qu’à 2% d’entre eux. Ils·elles sont des travailleur·se·s bien souvent sans emploi et sans salaire, largement précarisé·e·s. Ce qui les guide c’est la passion et le désir de partager. Ils·elles sont riches en inventions, en potentialités, en énergies, en générosité. Leurs valeurs comptent. Il faut leur économiser cette angoisse injuste qui pèse sur leur devenir. Il faut leur donner la possibilité de pouvoir continuer à s’exprimer, à partager, transmettre. De quoi ont-ils besoin ? de lieux, de moyens et d’amour. Leur faire confiance, c’est les aimer. Il faut reconnaître et protéger leur action. Fermer un lieu comme Mix’Art Myrys, c’est envoyer un signal totalement décourageant vers la société : il n’y a donc rien à inventer, à risquer, rien à créer ou à critiquer, rien à tenter en faisant valoir autre chose que des produits uniformisés et vides de sens ? Penser, agir autrement, développer des modalités inédites ne seraient donc pas des sources d’inspiration et de renouveau ? Fermer Mix’Art Myrys, c’est acter une fossilisation culturelle qui ne tardera pas, la crise aidant, à faire de Toulouse un éteignoir. C’est une contre-publicité dont les effets seront dévastateurs.
Art en grève Occitanie, depuis un an, réunit les artistes, les travailleu·r·se·s de l’art, les publics, les chercheu·r·se·s, les étudiant·e·s les citoyen·ne·s convaincu·e·s de l’importance civilisationnelle qu’occupent conjointement art, culture et pensée au cœur de la Cité. C’est à ce titre que nous soutenons la liberté de création et la diversité culturelle. Notre place est donc aux côtés de nos amis de Mix’Art Myrys. Nous demandons qu’une solution soit trouvée au plus vite pour maintenir, faciliter, encourager, reconnaître la place que ce lieu occupe dans la vie toulousaine.
ART EN GREVE OCCITANIE,
le 21 Janvier 2021
Lien pour signer la pétition de soutien à Mix’art Myrys [+]…
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